[ ♥ ] Les écrits de Marianne [ ♥ ]

Je vous poste la suite =)


-Maman ? Tu peux me raconter une histoire ? demanda une petite fille.
-Ma chérie voyons, c’est l’heure de dormir, répondit sa mère d’un ton maternelle.
-Mais je n’y arrive pas.
-Alors viens sur mes genoux.
La fillette sourit et alla s’installer sur les genoux de sa maman.
-Alors ma puce ? interrogea sa mère. Quelle histoire veux-tu que je te conte ?
-Une histoire que tu ne m’as jamais racontée s’il te plait. Ho ! Une histoire d’amour !
-Très bien. Je sais déjà ce que je vais te conter. Ecoute-moi bien.
« C’était il y a un peu plus de trois siècles. Dans un pays lointain où les animaux étaient rois et où les humains n’existaient pas, vivaient ensemble un jeune couple.
Cela faisait peu de temps qu’ils étaient ensembles, car encore quelques jours auparavant, la demoiselle croyait son amour disparut pour toujours. Mais il était revenu, et lui avait sauvé la vie. Il lui avait ensuite fait le serment de ne plus jamais la quitter.
Quelques temps plus tard, ils décidèrent d’organiser un mariage, auquel ils convièrent tous leurs amis. Et il y en avait beaucoup. Car lui était considéré comme le héros du peuple, tous les petits garçons rêvaient de lui ressembler, et les adultes, dès qu’ils voyaient comme la vie dans leur petite ville était belle et florissante, se disaient « Tout ça c’est grâce à lui ». Quand à elle, c’était non seulement une princesse, mais en plus, la plus belle et la plus gracieuse que personne n’ai jamais connu. Bien que son cousin ai été un roi usurpateur, elle n’était pas comme lui. Jamais fille n’avait été plus gentille et généreuse.
Alors lorsqu’ils décidèrent de se marier, tout le pays fut bien entendu invité. L’un de leurs meilleurs amis était un moine, et il accepta avec bon cœur que la cérémonie se déroule dans son église.
Mais malheureusement, lorsque les deux futurs mariés s’apprêtaient à s’embrasser sous une cascade de fleurs, dans la petite église magnifiquement décorée pour cette occasion, des bandits entrèrent en trombe dans le bâtiment, ne se souciant guère d’interrompre la plus belle de toutes les unions. Dès que les bandits virent la belle et comprirent que c’était une princesse, ils se jetèrent sur elle, et malgré les efforts de son amant, ils réussirent à l’enlever. Bien sur, toutes les personnes présentes tentèrent d’empêcher ça, mais les bandits étaient armés, et n’hésiteraient pas à commettre des meurtres. Le héros du peuple dut donc voir sa princesse emmenée loin de lui.
Pendant des semaines, il parcourut toutes les routes du pays à la recherche de sa belle. Le roi, bien que puissant et très amical, ne parvint pas à le calmer. Il avait pourtant tout essayé, mais l’amoureux déchu ne voulait rien entendre.
Le roi envoya bon nombre de ses soldats en reconnaissance, et ils fouillèrent chaque endroit, chaque recoin, chaque forêt et chaque village à la recherche de la belle, mais rien à faire, elle restait introuvable. Ils finirent par en arriver à la conclusion que les bandits l’avaient emmené dans un pays étranger.
Fou de douleur, le héros rentra finalement au château, où lui et son amante logeaient en attendant d’aller habiter leur propre maison. Il s’enferma dans leur chambre et fouilla tous les tiroirs et tous les placards, sans jamais trouver ce qu’il cherchait. Ce n’est que lorsqu’il se laissa tomber sur le lit par désespoir qu’il sentit que l’objet qu’il recherchait se trouvait sous l’oreiller de sa princesse. Il l’attrapa, et constata que c’était bien ça. Alors, bien qu’il sache qu’il n’en avait pas le droit normalement, il l’ouvrit. Longtemps il feuilleta le petit livre, des larmes roulant sur ses joues de temps à autre. Il dut même poser le livre lorsqu’il arriva à ce passage…
« Alors moi, ce jour, j’ai su que toute ma vie, je voulais la passer avec toi. Toi que j’aimerais jusqu’à la fin, toi mon grand amour de toujours, l’éternel rayon de soleil qui illumine mes journées, l’éternel étoile scintillant pour moi la nuit… Tu es le gardien de ma cœur, tu en possède la clé, toi seul à su y pénétrer, et toi seul saura y rester. Puisse nos jours à venir ensemble être aussi beaux que tous ceux que nous connûmes jusqu’à maintenant.
Je ne veux plus jamais te perdre. Tu es le seul, l’unique, le grand amour de ma vie. Je t’aime Robin des Bois… »
Mais il continua malgré tout à lire le journal de sa belle, de sa Belle Marianne. Et enfin, il arriva au passage qu’il cherchait depuis le mariage, depuis qu’il avait vu l’air résigné qu’avait son amoureuse lorsque les bandits étaient arrivés.
« Alors que je cueillais des fleurs près de la rivière, de bon matin, d’étranges hommes, tout de noir vêtu, ont surgis de derrière les buissons. L’un d’eux m’a attrapé par le bras, et m’a demandé si j’étais bien Belle Marianne. Un autre m’a passé un poignard sous la gorge pour me faire comprendre que je devais répondre. Tremblante, incapable de prononcer un seul mot, je me suis contenté d’acquiescé. Puis cet affreux personnage m’a dit que je devais lui livrer Robin ! Lui et ses acolytes contaient l’éliminer et faire remonter le prince Jean sur le trône !
Après maintes et maintes demandes, ils ont finis par acceptés de me prendre à sa place. Je ne sais pas encore ce qu’ils feront de moi, je ne sais même pas où ils comptent m’emmener, mais au moins, je sais que Robin sera en sécurité… d’ailleurs, le plus dur sera de le quitter lors de notre mariage… »
Robin resta bouche bée devant ce cours récit. Puis il lut la dernière pensée que Marianne avait écrite dans son journal.
« Je pense savoir où ses affreux bonhommes veulent m’emmener. Au fin fond d’une grotte dans la forêt de Notthingham. Rends-toi compte ! C’est si près du château où nous vivons Robin et moi… s’il découvre la grotte, il voudra forcément entrer ! Et alors, tous ses personnages lui tomberont dessus…
Mon Dieu, voilà pourquoi ils ont acceptés de me prendre à sa place ! Ils avaient tout prévu depuis le début ! Ho Robin, je t’en supplie, oublie-moi, trouve quelqu’un d’autre et laisse moi à mon triste sort. Je mourrais de chagrin s’il t’arrivait quelque chose par ma faute ! Robin je t’en pris, laisse ses bandits me tuer ou m’enfermer, ne risque pas ta vie pour moi je t’en supplie… »
Robin referma le journal et le remit à sa place, puis il se coucha, en silence. Durant trois jours de suite, personne ne l’entendit, et personne n’osa monter dans sa chambre. Tous pensaient qu’il venait de réaliser que c’était fini, et qu’il fallait lui laisser du temps.
Puis il finit par sortir. Et pendant quelques semaines, il tenta de se comporter normalement. En vain. Il ne s’alimentait presque plus, et le souvenir de sa princesse hantait encore les murs du château. Il partit s’installer à la lisière de la forêt, chez son ami petit Jean, mais Marianne continuait sans cesse d’apparaître dans son esprit.
Et au bout de quatre semaines, n’y tenant plus, il raconta à son ami ce qu’il avait lu dans les dernières pages du journal de Marianne. Petit Jean lui dit d’attendre, tandis qu’il partait prévenir le roi et revenir avec des soldats, mais une fois qu’il fut partit, Robin s’en fut vers la grotte. Il voulait que ce soit lui, il voulait que ce soit lui qui libère Marianne.
Lorsqu’il arriva devant la grotte, son cœur battait la chamade. A la pensée que sa belle se trouvait peut-être à quelques mètres de lui, Robin reprit espoir et s’enfonça dans la grotte…
Il ne voyait rien. Il avançait à tâtons dans le noir. Et tout à coup, il ressentit comme une présence. Il se retourna, mais à quoi, puisqu’il faisait nuit noir dans cet endroit ? Mais ce fut lorsque les flammes de différents chandeliers s’allumèrent qu’il comprit qu’il était piégé.
Il se trouvait dans une grande salle. Une bonne cinquantaine de bandits, tous armés, bloquaient toutes les issues. Leur chef trônait au centre. Et à ses côtés, il y avait…
-Non ! s’écria Marianne.
Robin ne put s’empêcher de sourire. Sa belle était là, devant lui. Mais son sourire s’effaça vite lorsqu’il vit le chef l’attraper par le bras.
-Ha, Robin, dit ce dernier. Pourquoi arrives-tu au moment où j’allais demander sa main à cette damoiselle ?
-Non c’est faux ! Robin ne…
Mais la pauvre princesse fut coupée par le chef, qui venait de lui plaquer la lame de son poignard sous la gorge.
-Maintenant écoute-moi bien Robin. Sois tu te rends sans discuter, sois tu assisteras au mariage de ta princesse. Avec moi, bien entend…
-Non !
Marianne réussit à attraper le poignard, mais elle ne fut pas assez rapide pour blesser le chef avec. Elle réussit cependant à se dégager de son emprise, et à courir dans les bras de son amant.
-Robin ! Ho Robin, tu n’aurais jamais du…
-Marianne ma mie, du moment que je suis avec vous tout ira bien, répondit-il.
-Sa ça reste à voir ! hurla le chef.
Il fit un signe de la main à ces soldats, qui pour la plupart tirèrent leurs épées, tandis que d’autres bandaient leur arc.
-Alors ? demanda le chef d’un ton machiavélique. On fait moins les malins maintenant hein ?
-Ho Robin, je…
Mais une flèche passa si près au-dessus de sa tête qu’elle ne put s’empêcher de pousser un cri… avant de constater que c’était une flèche tiré par petit Jean ! Les soldats et les renforts étaient là !
-Ha, Robin, fit petit Jean en soupirant. Je t’avais pourtant dit d’attendre !
Les bandits firent mine de résister, mais lorsque le roi Richard en personne arriva, ils se rendirent et furent emmenés vers les cachots du château…

Quelques jours plus tard, le mariage de Robin et Marianne fut à nouveau célébré. Mais cette fois, Marianne était vraiment heureuse, et tout semblait d’un coup plus beau, plus magnifiques, plus serein. Leur amour était éternel, tout le monde le savait. Les deux avaient été mis à l’épreuve. Marianne avait du attendre son prince charmant en priant pour qu’il ne soit pas décédé, Robin avait du quand à lui attendre également son amante, en la sachant entre les mains de bandits. Mais tous deux avaient résistés, et maintenant ils étaient libres de s’aimer, heureux et en paix. Mais avant toute chose, avant même d’être heureux et en paix, ils étaient amoureux… »
La petite fille ne dit rien pendant un instant. Les larmes lui perlaient aux yeux tant elle trouvait cet amour magnifique.
-Maintenant mon trésor, tu vas aller te coucher, lui dit doucement sa mère.
-Oui Maman.
La petite fille descendit et alla dans sa chambre. Sa mère vint lui donner un baiser sur le front, puis elle laissa sa fille s’installer sous les couvertures. Ensuite elle se leva et s’apprêtait à partir, lorsqu’elle entendit sa fille lui dire…
-Maman ? Je ne savais pas que tu avais trois siècles.
-Non mon cœur, mais on m’a toujours appris qu’il valait mieux commencer les histoires ainsi.
Alors, la petite sourit avant de fermer les yeux, et de se laisser aller vers le pays des songes. Quand à sa mère, elle ferma délicatement la porte. Et une fois cela de fait, un sourire éclaira son beau visage de renarde.