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| Sujet: [Ecriture] Histoire éternelle. Jeu 2 Juin - 3:44 | |
| Hop hop hop, nouveau concours d'écriture avec la nouvelle interface ! Cette fois ci, je vous propose de remanier La Belle et la Bête. Imaginez vous un autre scénario, et écrivez la scène qui suit la chanson "Histoire éternelle"... Mais à votre sauce.Règles :* Votre texte peut être à la première ou à la troisième personne. Au choix. * Vous devez soit écrire la scène soit sous forme de pièce de théatre, soit sous forme d'un passage de roman. * Faites très attention à l'orthographe, à la grammaire, la conjugaison, la concordance des temps! * Vous pouvez mettre en scène ou illustrer votre texte ou me l'envoyer tel quel (vidéo, image graphique, dessin, photo, etc.) * Vous devez impérativement respecter le cadre spatio temporelle de cette scène. A savoir la nuit, sur le balcon. Vous devez ensuite, inventer totalement la scène, du passage où ils sortent sur le balcon, jusqu'au moment où Maurice manque de se faire emmener à l'Asile. * Un bonus de 3 points si vous ne mentionnez pas le miroir magique. * Comme cela peut prendre pas mal de temps, je vous laisse jusqu'au 30 juin pour rendre vos créations. Notation :* Originalité: /6 * Technique: /15 (Orthographe: /6 - Concordance des temps: /6 - Vocabulaire: /3) * Goûts personnels: /6 * Bonus : /3 * Total: /30 Jurés :* Tiana * Scar Participants :* Aquata - Spoiler:
Sous l'éclat de la lune son teint de porcelaine apparaissait plus éclatant que jamais. Le regard perdu dans le lointain, elle paraissait enfin sereine. Jamais elle n'avait aussi bien porté son nom. Une vague irrépressible de désir déferla en lui, l'envie de s'approcher d'elle et de la serrer dans ses bras, de s'enivrer de son parfum en lui déposant un doux baiser dans le cou devenait trop forte. Mais il devait garder les idées claires, l'être bestial qu'il était devenu ne pouvait mériter une telle merveille. D'ailleurs, l'Apollon arrogant qu'il avait été ne la méritait pas davantage. Mais ruminer ces sombres pensées ne changerait rien, cette nuit étoilée était tout simplement magique et le moment qu'il passait à ses côtés était de loin le plus beau de sa triste vie. Il s'approcha doucement d'elle, la saisissant tendrement par les mains. Un sourire se dessina sur son visage inhumain, touché par ce visage angélique. Il se retint de saisir quelques mèches de ses cheveux comme il en mourait d'envie, et se contenta simplement lui demander avec espoir si elle était heureuse auprès de lui. Le simple "oui" qu'elle murmura avec un sourire timide et sincère lui suffisait, aucune autre parole n'était nécessaire. Mais la mélancolie qui se dessina ensuite sur son visage brisa tous ses espoirs. Qui pourrait réellement être heureux à ses côtés ? Le cœur serré en l'entendant parler de son père, il devait se rendre à l'évidence. Jamais il ne la rendrait heureuse, on ne rendait pas une femme heureuse en l'enfermant dans une prison dorée. Il devait la libérer de ses chaînes, lui faire comprendre qu'il ne voulait que son bonheur, quitte à se sacrifier.
La mener dans l'aile ouest était le plus beau cadeau qu'il pouvait lui faire. A ses yeux il ne pouvait faire mieux, il lui accordait sa confiance toute entière et la faisait entrer dans cet univers qu'il cachait aux yeux de tous. Mais quand il lui permit de voir son père, quand il aperçut son teint blêmir et ses yeux se remplirent de larmes, il comprit à regrets que cela ne serait jamais suffisant. Elle avait sacrifié sa vie pour sauver celle de son père, il devait lui manquer horriblement, il ne pouvait admettre d'être le monstre qui l'empêcherait de le revoir. Mais sa tristesse était bien plus profonde que ça, elle n'avait plus rien de mélancolique, elle était bouleversée. Son père était mourant. La voir ainsi, impuissante et dévastée, regarder cette souffrance naître peu à peu sur son doux visage et creuser chacun de ses traits lui brisait le cœur. Il ne pouvait en supporter davantage.
- Vous n'êtes plus ma prisonnière.
La gorge serrée par les sanglots, il la regardait s'éloigner avec impuissance. Elle semblait avoir déjà oublié son existence, ne pensant plus qu'à l'être qu'elle aimait le plus le au monde, et ce n'était pas lui. Il détourna le regard, brisé par la simple idée de ne plus jamais pouvoir poser les yeux sur elle. Son rire cristallin, son sourire gêné et l'éclat sombre de ses yeux noisettes lui manquaient déjà. Jamais il n'aurait cru qu'aimer pouvait détruire à ce point. Il posa les yeux sur sa précieuse rose, le charme ne serait jamais rompu, et pour la première fois depuis de nombreuses années, ce soucis lui semblait bien dérisoire.
*****
Un hurlement déchira la nuit sombre, un cri déchirant de désespoir qui accompagnait les bruits de sabots tandis qu'elle s'enfonçait dans la forêt. Le vent froid fouettait son visage, s'engouffrait dans sa cape, mais elle n'avait aucune intention de ralentir l'allure. Tant que son père resterait introuvable, elle ne laisserait aucun repos à sa monture. Le cœur serré par la peur et la tristesse, elle ressentait à peine le froid glacial qui régnait dans le bois enneigé. Ses appels répétés qu'elle lançait à son père avec angoisse troublait le silence pesant qui régnait ici. Elle avait peur qu'il soit trop tard, mais elle ne pouvait concevoir l'idée de s'agenouiller près de son corps inerte. Quand cette vision apparut à elle son sang se glaça. Elle se précipita vers le vieil homme frigorifié, les larmes aux yeux. Sa poitrine se soulevait faiblement, il vivait. Elle l'aida à se relever, tremblante et fébrile, mais le regard sûr. Le retour au village se fit dans le plus grand et le plus pesant des silences. Elle entendait sa respiration qui faiblissait de plus en plus, parfois elle tendait l'oreille le cœur figé par la peur. Elle se retrouvait quelques années en arrière, quand sa tendre mère les avait abandonnés, elle revoyait son dernier regard empreint d'amour et de regrets, elle revoyait son sourire rassurant qui avait précédé son dernier souffle. Elle ne voulait plus revivre ça. Arrivés dans leur petite maison, elle s'empressa de l'allonger dans son lit et d'allumer un feu de cheminée qui peinait à crépiter. Elle espérait que cela soit suffisant pour le réchauffer. Tandis qu'elle s'affairait à la tâche en priant pour qu'il ne soit pas trop tard, la soirée merveilleuse qu'elle avait passé il y avait seulement quelques heures apparut dans son esprit.
A présent elle avait le sentiment d'avoir vécu un doux rêve, elle peinait à se la remémorer correctement comme si elle avait était irréelle. Les évènements s'étaient succédés tellement vite, elle avait éprouvé tant de sentiments différents. L'affection, la joie, la mélancolie puis la panique et la tristesse, jamais elle n'aurait cru pouvoir éprouver tant de choses à la fois. Elle restait là, pensive, surveillant attentivement l'état de son père, quand celui-ci revint à lui. Sans attendre elle le serra contre elle, les yeux baignés de larmes. C'était sans aucun doute possible le plus beau des sentiments qu'elle avait éprouvé cette nuit, la délivrance. Intrigué, son père voulut savoir comment elle avait pu s'échapper, et le souvenir de la Bête s'immisça dans son esprit. Il avait été si doux, et si bon avec elle ce soir. Elle s'en voulait presque de l'avoir abandonné de cette façon sans lui promettre de revenir. La vision de cette bête meurtrie lui déchirait le cœur, mais elle savait qu'elle ne le reverrait jamais, maintenant qu'il l'avait retrouvé, jamais son père ne la laissera quitter le village. Il ne semblait pas comprendre que derrière son masque de cruauté, le monstre qui l'avait détenu prisonnière était quelqu'un de bien qui méritait d'être aimé. Mais le comprenait-elle seulement ? Elle-même n'en était pas sûre... Ses pensées furent troublées par un mouvement derrière elle. Elle sursauta et vit sortir de son sac, une adorable petite tasse qui la salua avec un ton enjoué. Il s'agissait d'un de ses adorables compagnons lorsqu'elle vivait dans le château, et quand elle le vit son malaise se fit plus pesant. Les questionnements du petit garçon étaient fondés, elle les avait abandonnés. Attendrie par sa mine misérable, elle tenta tant bien que mal de le rassurer mais un coup frappé à la porte l'empêcha d'aller plus loin. L'homme qui se trouvait à l'extérieur n'avait rien de rassurant. Grand et décharné, une lueur malsaine brillait au fond de ses yeux cruels. Elle le regardait avec un visage d'incompréhension, son cœur battait à tout rompre. Que leur voulait cet homme en pleine nuit ? Quand il lui présenta le fiacre de l'asile avec un sourire satisfait, elle s'immobilisa, horrifiée.
- Mais mon père a toute sa tête !
Jamais elle ne laisserait qui que ce soit salir la réputation de sa famille en laissant sous entendre que la santé mentale de son père était défaillante. Il avait toujours été un original, tout comme elle, mais ils n'étaient pas plus fou que les autres. Elle lança un regard de défi à l'homme, prête à défendre l'honneur de son père jusqu'au bout. Elle s'avança sur le perron avec un pas décidé quand quelqu'un d'autre l'interrompit. Elle se rendit alors compte que le village tout entier avait accompagné le psychiatre. Mais sa détermination ne s'ébranla pas pour autant, qu'ils soient deux, trois ou plus d'une vingtaine, elle ne se laisserait pas faire ! Son père vint à son secours, mais le pauvre homme devint très rapidement victime de toutes les moqueries. Elle assistait impuissante à la scène, voyant toutes ses défenses s'abaisser. Elle crut trouver du réconfort auprès de l'homme qu'elle avait pourtant échaudé quelques jours auparavant. Il s'était approché avec un air désolé qui la mit en confiance, c'était un chasseur très respecté dans les environs, il réussirait sûrement à faire entendre sa voix. Mais quand elle se rendit compte qu'il était sans aucun doute l'instigateur de ce projet abominable, elle le repoussa avec dégout. Il détruisait la vie et l'honneur de son père dans le seul espoir de la voir devenir sa femme, cet homme était l'être le plus répugnant qui lui ait été donné de voir !
Elle comprit qu'elle était la seule à pouvoir lui venir en aide et se précipita à l'intérieur afin d'apporter la preuve de l'existence de cette bête monstrueuse dont il parlait. A la vue de ce monstre aux crocs acérés et au regard féroce les villageois se figèrent avec horreur. Ils criblèrent la pauvre fille de questions. La peur se lisait sur leur visage et s'entendait dans chacune de leur parole. Même si cela lui faisait mal d'entendre les gens parler ainsi de son nouvel ami elle les comprenait, n'avait-elle pas éprouvé la même chose lors de leur première rencontre ? Elle tenta donc de les rassurait du mieux qu'elle put, mais elle parlait tout autant pour elle-même. Elle essayait de se prouver que la tendresse et la bienveillance de cet être valait tous les plus beaux sentiments du monde quand elle fut violemment arrêté par son ancien prétendant. Devant la virulence de ses paroles, elle ne put s'empêcher de se rembrunir et de lui répondre avec la même violence, ce qui eut pour effet de le faire exploser de rage. Il utilisa l'image de la bête pour terroriser les villageois. La peur étant le plus bel outil dont l'Homme pouvait se servir, elle assista impuissante au départ de la foule enragée en direction du château qui renfermait sans aucun doute l'être auquel elle tenait le plus. Leur peur destructrice et meurtrière ne lui laisserait aucune chance, et tout était de sa faute.
* Bagheera Desinscrite* Candidat Mystère - Spoiler:
J'espère que cette histoire ne va pas s'éterniser... Il m'a fait danser dans cette immense salle de bal pendant un temps assez bref, mais ce grand nigaud a deux pieds gauches et les talons vertigineux que je porte n'arrange vraiment pas les choses ! Que c'était bien long ! J'ai cru qu'il ne s'arrêterait jamais ! Mais à présent il me guide vers le balcon. Prendre l'air, voilà une excellente idée ! Rester enfermée toute la journée durant avec un être aussi bestial n'a vraiment rien de pratique ! Ça sent le fauve là-dedans, c'est pas croyable ! Je le suis donc en lui adressant un petit sourire gênée qu'il me rend aussitôt. Dès l'instant où l'air frais de la nuit entre en contact avec ma peau je ferme les yeux avec une profonde délectation. Quel bonheur, je respire enfin ! Quand je les rouvre je croise son regard azur et ne peut m'empêcher de rougir. Ce type, cette chose, malgré tous ses efforts, continue de me mettre incroyablement mal à l'aise, mais c'est une sensation différente de celle qui m'envahissait autrefois... C'est vraiment très bizarre, comme si... Mais va-t-il arrêter de me sourire comme ça ? C'est insupportable. Et pour couronner le tout ça n'a vraiment rien de rassurant. Vous connaissez sûrement ce sourire édenté, sur-jouant l'amabilité. Ce sourire qui appartient à ces êtres monstrueux dont parlent les parents pour faire peur aux petites filles. Voilà, je me suis laissée avoir beaucoup trop vite, maintenant que je lui ai accordé ma confiance il est persuadé que je lui appartiens ! Les villageois trouveront bientôt mon doux corps souillé et découpé à l'orée de la forêt. A moins qu'ils ne me retrouvent jamais... Voilà c'est ça, après avoir abusé de moi, il enterrera mon corps sous le sol de la cave et plus personne ne se souviendra de cette nigaude de Belle qui a sacrifié sa vie pour sauver un pauvre vieillard. La vie est trop injuste !
Le voilà qui s'approche de moi, pourquoi les hommes ne respectent-ils jamais mon espace vital ? Il sent vraiment pas la rose l'ami, je suis certaine qu'il pourrait concurrencer Gaston ! Et on peut savoir pourquoi il me prend les mains ? Je deviens blême tout à coup, et j'ai une furieuse envie de me dégager avec irritation. Mais mon bon cœur me perdra, je suis beaucoup trop respectueuse et adorable pour oser faire le moindre geste. Et quand bien même, à présent envoutée par son superbe regard bleuté je suis tout simplement incapable de faire quoi que ce soit. Je me sens rougir malgré moi et commence à enfouir mon visage derrière quelques mèches de cheveux. Quel regard ! Voilà ma plus grande faiblesse, dès qu'il pose les yeux sur moi je fond comme neige au soleil. Il va quand même falloir que je trouve un truc à dire, si je reste là avec cet air de parfaite béatitude, c'en est fini de moi ! «Je suis inquiète de savoir mon père tout seul, j'aimerais tellement le revoir...» Ne me demandez pas pourquoi c'est à mon père que je pense quand je cherche une échappatoire, personnellement je trouve que c'est une belle ironie, après tout c'est à cause de lui et de son talent pour s'attirer des ennuis que je me retrouve dans ce pétrin. Mais Papa restera toujours un être cher à mon cœur, même si je n'ai jamais croisé personne d'aussi exaspérant... «Si vous saviez comme il me manque...» Bon, là j'en fais peut-être un tout petit peu trop, c'est plutôt ma douce et tendre liberté qui me manque, mais je suis sûre que sous cet angle mon cavalier d'infortune n'aurait pas vraiment apprécié. Là, au contraire, il affiche un air compatissant qui lui donne un air d'imbécile heureux, mais ça ce n'est que du détail... Et je l'ai très vite oublié, dès l'instant où mes yeux ont vu l'éclat scintillant de l'argent finement ciselé, dès que mes mains ont touché les courbes parfaites de ce miroir à main qui représente un trésor inestimable. Devant cette splendeur j'ai l'impression de me voir pour la première fois. Et il serait magique, ce qui n'enlève rien à son charme ! Dès que je lui demande où peut bien se trouver mon père il se met à briller d'un éclat vert très peu rassurant et mes traits délicats laissent alors place à un vieillard agonisant. Je n'ai jamais vu Papa dans un tel état de détresse et cela me fend le cœur. Aucune pensée cynique ne me traverse l'esprit, même si je me dis que c'est tout ce que l'on doit récolter après avoir abandonner sa merveilleuse fille unique dans les griffes d'un monstre. Mais dans un sens, ce serait donc le sort que devrait connaître tous les hommes qui marient leurs filles à des hommes riches, vieux et acariâtres, ou à des bellâtres aussi cultivés que raffinés (je ne citerais pas l'homme qui me vient à l'esprit à ce moment précis). Mais là n'est pas la question, je ne laisserais pas Papa mourir comme un chien dans ce froid glacial, mais il faut bien admettre que je suis complètement impuissante. Jamais mon adorable hôte ne me laissera partir, aussi charmant soit il... «Vous devez partir le rejoindre.» Mon esprit s'est complètement déconnecté de la réalité, j'ai bien compris ce que j'ai cru comprendre ? C'est impossible, jamais mes pleurnicheries et mon beau discours de fille aimante n'auraient pu fonctionner, c'est tout simplement inconcevable. J'observe la Bête avec un air d'incompréhension totale, mais en voyant la déception qui marque son visage velu, je comprends qu'il me rend la liberté. Libre, enfin libre ! Si les circonstances s'y prêtaient j'aurais pu sauter au plafond ! Mais les circonstances ne s'y prêtent pas justement, je garde donc une certaine retenue, et c'est les yeux brillants de gratitude que je fais un dernier geste en direction de mon ancien geôlier désormais.
Arrivés à la maison j'ai installé Papa sur le lit, espérant qu'il ne soit pas trop tard. Ce vieux fou m'a fait une de ces frayeurs ! Je l'ai découvert à moitié mort, au beau milieu de la forêt glauque qui sépare le village du château, si j'étais arrivée trop tard il serait sûrement mort de froid ou dévoré par les loups. L'allusion à la seconde option me donne presque la nausée, c'est écœurant. Enfin, il revient à lui, quel soulagement ! Si Papa avait succombé à sa petite escapade stupide, je n'aurais eu d'autres choix que de devenir Madame Gaston pour subvenir un minimum à mes besoins...voilà que la nausée me reprend. Nos retrouvailles mielleuses et larmoyantes ne se sont, heureusement, pas éternisés. Je déteste ce genre de moments, on ne sait jamais quoi dire, on finit par s'en tenir à des futilités frisant l'inconvenance, et tout le monde se met à pleurer. Il faut donc remercier l'enfant emprisonné sous l'apparence d'une tasse d'avoir interrompu ces retrouvailles. Les gosses je vous jure ! J'adore les enfants, le problème n'est pas là, simplement ils sont tellement imprévisibles. Toujours à poser des questions indiscrètes ou à s'extasier pour la moindre chose. Et je ne sais tout simplement pas les prendre, ils me prennent toujours de court, c'est dingue ! Et Zip est un champion dans ce domaine ! J'ai légèrement pâli quand je l'ai vu sortir de mon sac et atterrir lourdement sur le superbe cadeau de mon prétendant bestial. Il ignore à quel point une tasse en porcelaine peut faire des dégâts sur une pièce en argent comme celle-ci. Encore un gros problème avec les enfants : aucune notion des valeurs. Quoi qu'il en soit ma petite contrariété a vite disparu quand il m'a salué de sa toute petite voix enfantine si adorable. Je lui souris en me mordant la lèvre avec attendrissement et la seconde d'après il gâche tout en posant une de ces fameuses questions auxquelles on est incapable de répondre. Pourquoi je suis partie ? Parce que, et débrouille toi avec ça ! Je comprends vite que cette réponse ne sera en rien satisfaisante et que la conversation risque donc de s'éterniser et Papa a besoin de repos. Je commence donc à répondre en cherchant intelligemment mes mots quand trois coups brefs sont frappés à la porte. C'est pas comme si je venais de dire que mon père avait besoin de repos... Si c'est Gaston il va être reçu ! Quelques jours passés auprès d'un être au caractère de cochon ça vous change une femme. En fait ce n'est qu'un vieil homme décharné et au teint jaunâtre qui me file la chair de poule. Je préfèrerais le chasseur arriéré finalement... Et quand il me déclare avec un sourire mauvais qu'il vient chercher mon père en me présentant le fiacre de l'asile, mon sang ne fait qu'un tour. Oui, je l'ai traité de vieux fou, mais j'étais contrariée ! Il ne fallait pas prendre ça au pied de la lettre, c'était affectueux ! Je tente de le défendre de manière assez bancale, mais virulente face au village au complet. S'ils croient que je vais me laisser faire, ils se mettent le doigt dans l'œil jusqu'à l'os ! Et pour ce qui est de la femme du boulanger, il y a de la chair à traverser ! Vielle rombière. Et voilà ce nabot de Lefou qui la ramène, il ne ressemble à rien et il pense que l'ouvrir à tout bout de champ va lui apporter le charme qui lui manque (et le vide à combler est immense !). Il faudrait quand même que quelqu'un pense à lui ouvrir les yeux. Je m'apprêtais d'ailleurs à lui répondre, peut-être pas lui balancer mot pour mot ce que je viens de vous dire, mais l'intention y était, quand mon père se mêle de la conversation en assurant à toute l'assemblée que la bête monstrueuse était bel et bien réelle. Alors primo, je tiens à préciser qu'il n'est pas si monstrueux, quand on s'habitue à l'odeur et aux poils ça peut passer. Et secundo, je devrais dire à Papa de la boucler, dans ce genre d'affaires on devrait faire profil bas. Comme je m'y attendais, la foule est hilare, «ce brave Maurice perd la cervelle», ça me brise le cœur, et en admettant que ça soit vrai je ne vois vraiment rien de risible dans cette situation. J'ai les larmes aux yeux, je me sens humiliée et impuissante. Et voilà l'autre attardé qui se pointe avec une mine faussement compatissante. J'aimerais lui dire d'aller se faire voir, mais en cet instant je ne vois que Gaston pour me tirer de ce mauvais pas. Mon petit numéro devrait fonctionner, si je lui sors mes yeux de biche effarouchée je suis certaine que Papa sera sauf. L'épouser ? Ce débile ne perd pas le nord bon sang, et il sait se servir du peu de cervelle que Dame Nature a mis à sa disposition. Je me dégage furieuse, avec une seule idée en tête, prouver l'équilibre psychologique de mon père.
Sans réfléchir je décide de leur montrer la Bête grâce au cadeau inestimable qu'il m'a fait. Au fond de moi j'ai le sentiment de trahir notre secret, mais j'ai la conviction qu'en dévoilant son existence à la face du monde, il pourra enfin vivre une vie normale où il trouvera sa place. Grave erreur ma petite, Belle la nigaude le retour ! Et un retour en force ! Quand je vois les visages horrifiés des badauds je comprend mon erreur, mais il est déjà trop tard. Et le pire c'est que je m'enfonce, prise d'affection pour lui je ressens le besoin de le défendre, au nom de notre amitié, de notre...de notre amitié, point ! D'ailleurs il faudrait que j'arrête le discours mièvre que je leur sers, il me regarde tous avec des mines consternées. Mais qu'est ce que je raconte ? Les mots sortent naturellement de ma bouche, comme si quelqu'un d'autre contrôlait mes pensées et mes paroles. J'ai honte, il faut tout de suite que je cesse de parler. Mais Gaston surenchérit en prétendant décerner des sentiments forts dans mes paroles. Alors là je ne vais pas me laisser faire, insinuer que je suis suffisamment fêlée pour tomber amoureuse d'un fauve, il va pas s'en tirer comme ça ! «Ce n'est pas lui le monstre Gaston, c'est toi !» Quoi ? J'ai...j'ai vraiment dit ça ? Des fois faudrait vraiment que j'apprenne à me taire...
* * Notes de Tiana : Aquata * Originalité: 4 /6 * Technique: 13.75/15 (Orthographe: 5.5/6 - Concordance des temps: 5.5/6 - Vocabulaire: 2.75/3) * Goûts personnels: 4.75/6 * Bonus : 3/3 * Total: 25.5/30 Candidat Mystère * Originalité: 5.75/6 * Technique: 12.5/15 (Orthographe: 5.5/6 - Concordance des temps: 5/6 - Vocabulaire: 2/3) * Goûts personnels: 5/6 * Bonus : 1/3 * Total: 24.25/30 Deux textes très différents j'aime bien la touche d'humour du candidat Mystère c'est super original mais j'aime aussi beaucoup la délicatesse d'écriture d'Aquata. Notes de Scar : Aquata * Originalité: 4,5/6 * Technique: 13/15 (Orthographe: 5/6 - Concordance des temps: 5/6 - Vocabulaire: 3/3) * Goûts personnels: 6/6 * Bonus : 3/3 * Total: 26,5/30 Candidat Mystère * Originalité: 6/6 * Technique: 12/15 (Orthographe: 5/6 - Concordance des temps: 5/6 - Vocabulaire: 2/3) * Goûts personnels: 4/6 * Bonus : 0,5/3 * Total: 22,5/30 Total : Aquata : 26/30 Candidat Mystère : 23,4/30
La candidat mystère était en fait aquata qui voulait etre noté sur 2 de ses textes. Ici le résultat ne change rien, mais elle ne souhaitait pas qu'il soit compté dans le classement, par soucis d'équité. Etant la seule participante, elle gagne de toute façon une médaille supplémentaire.
Dernière édition par Scar le Sam 2 Juil - 1:11, édité 8 fois |
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